La richesse de la musique au Cambodge
La musique occupe une part importante dans le patrimoine culturel cambodgien. Elle est essentiellement instrumentale. Cependant, on retrouve quelques chants dans les musiques classiques et folkloriques. La musique cambodgienne compte une grande variété d’instruments dont les sonorités exceptionnelles n’échappent guère aux oreilles averties. Malgré l’influence de la culture occidentale, l’amour des Cambodgiens pour leur musique traditionnelle est resté intact.
Différents instruments de musique
C’est dans la ville d’Angkor que la musique cambodgienne s’est développée en grande partie au cours du 7ème siècle. Celle-ci a été perfectionnée au fil des siècles avec l’usage de nouveaux instruments. Aujourd’hui, les instruments de musique du Cambodge se subdivisent en trois grandes catégories.
1-Les instruments à cordes
Le Kse Diev est le violon monocorde cambodgien. On lui préfère parfois le Tro, violon bicorde existant sous plusieurs modèles. De forme cylindrique, la caisse de résonance du Tro Chhey est soit un os de buffle, soit un rondin de bois. La variante Tro Sau Thom se caractérise par la présence d’une peau de lézard ou de serpent. Le modèle Tro Khmer (autrement appelé Tro Ou (photo)) est réalisé avec une noix de coco pour la caisse de résonance et une peau de vache ou de serpent pour le revêtement.
2-Les percussions
Dans cette catégorie, figure le Roneat, une sorte de xylophone dont le matériau principal est le bambou. Il existe plusieurs variantes de Roneat. Disposant d’une solide caisse de résonance, le modèle Ek a une forme de navire incurvé. Le Roneat Dek, encore appelé « xylophone d’or » du fait de ses lames en bronze, possède une caisse de résonance rectangulaire posée sur 4 pieds. La variante Thung (photo) présente une caisse de résonance également rectangulaire réalisée soit en bambou, soit en bois rose. Au Cambodge, le terme « Kong Thom » désigne un ensemble de gongs disposés en demi-lune pour faciliter la tâche au joueur. Outre le Skor Thom, grand tambour dont la caisse de résonance est recouverte de peau de buffle, on trouve le petit tambour Sampho (également en peau de buffle) et le Skor Dai, un petit tambour en bois recouvert de peau de lézard ou de serpent. Conçue en bambou, la guimbarde cambodgienne s’utilise très aisément. Il convient de ne pas oublier Chhing, la petite cymbale produisant 2 sons distincts.
3-Les instruments à vent
Possédant initialement 4 trous, la flûte cambodgienne dénommée Khloy (photo) dispose désormais de 8 trous. Bien que facile à jouer, les cambodgiens lui préfèrent les hautbois. Le Pey Ar est un hautbois joué principalement dans les campagnes en compagnie du Tro Ou. Il est très ancien et difficile à jouer. Les vieux s’en servent mieux. Sralay est un autre hautbois très prisé mais difficile à jouer.
Bien d’autres instruments sont utilisés dans la musique cambodgienne. C’est le cas de l’ocarina qui vient de Chine. La diversité de ces instruments montre l’intérêt des Cambodgiens pour la musique. On comprend pourquoi les loisirs musicaux comme le karaoké sont très rapidement adoptés au Cambodge.
Le Karaoké, une passion au Cambodge à l’instar d’autres pays d’Asie
Appelé Norabang en Corée et KalaOK en Chine, le karaoké est un divertissement incontournable dans les pays d’Asie. Le karaoké a été créé par un Américain du nom de Mitch Miller en 1958. Cependant, beaucoup de gens prétendent que le karaoké aurait été inventé par Yusuke Inoue (un vendeur de disques japonais) en 1962. Aujourd’hui, ce divertissement est devenu l’un des piliers de la culture japonaise. En Chine, l’amour pour le karaoké touche toutes les tranches d’âges. Pour les hommes d’affaires chinois, le karaoké est un passage essentiel pour la conclusion d’un contrat.
Le Cambodge ne fait pas exception à la règle avec ses nombreux établissements karaoké. Contrairement aux karaokés occidentaux, les karaokés ne sont pas toujours ouverts (bars, café, etc.). En effet, les établissements de karaoké du pays disposent de plusieurs salles où un écran est mis à la disposition de chaque client. Les Cambodgiens s’y retrouvent entre amis ou en famille pour se divertir. Ces établissements de karaoké disposent d’hôtesses qui se chargent de répondre aux besoins des clients. Ces derniers choisissent dans le répertoire présenté par les hôtesses, les chansons qu’ils désirent interpréter. Les chansons disponibles sont très variées. Ils auront droit aux musiques occidentales ou aux musiques locales. Dans le registre international, ils pourront chanter sur des morceaux classiques comme Hôtel California du groupe The Eagles. Au niveau des musiques locales, ils auront la possibilité de chanter sur Reymeas Saum Svakom de la chanteuse Meng Keo Pichenda dont le style de musique est très traditionnel. Il est également possible de choisir des chansons cambodgiennes plus à la mode comme le titre Escape From Dragon House du groupe populaire Dengue Fever. Des boissons peuvent être fournies aux clients pour leur rafraîchissement tout au long du karaoké.