Rois du Cambodge

Le Royaume du Cambodge, devenu monarchie constitutionnelle en 1947, a vu défiler à sa tête plusieurs rois. La succession reste une affaire de famille car c’est l’un des fils du roi précédant qui prend les rênes. Toutefois, la donne change légèrement pendant le protectorat français.

Norodom Sihamoni, l’actuel roi

Le 14 octobre 2004, une semaine après la décision du roi Norodom Sihanouk (son père) de céder la couronne, Norodom Sihamoni est officiellement investi roi du Cambodge. Né à Phnom Penh le 14 mai 1953, il passe une bonne partie de sa jeunesse en France. Norodom Sihamoni tombe sous le charme de la langue française et fait montre de son talent de poète. La langue de Molière n’est cependant pas la seule dans laquelle il se sent à l’aise : il s’exprime couramment en tchèque et en anglais. Il effectue une visite officielle en Corée du Nord, afin de renforcer les bonnes relations entre ce pays et le Cambodge.

Le roi Norodom Sihanouk, le « Monseigneur Papa » du Cambodge

Le roi Norodom Sihanouk né le 31 octobre 1922 à Phnom Penh, est considéré comme la personnalité politique cambodgienne la plus en vue durant le XXe siècle. Il est le principal artisan de l’indépendance du Cambodge. En plus de son statut de roi, Norodom Sihamoni est chef d’état de 1960 à 1976, de 1982 à 1989 et de 1991 à 1993. Il occupe souvent le poste de premier ministre. Il règne (en tant que roi) de 1941 à 1955 (jusqu’à 2 ans après l’indépendance du Cambodge). Cette année-là, il renonce au trône pour se consacrer à la politique. Il se consacre à sa fonction de chef d’état jusqu’au 21 septembre 1993, date à laquelle il effectue son retour en tant que roi du Cambodge. Il met fin à ce deuxième règne le 7 octobre 2004. Le roi Norodom Sihanouk est également un poète et romancier très habile dans la langue française. Il est même l’un des pères fondateurs de la francophonie. Il se considère comme un dieu vivant et se fait appelé « Monseigneur Papa ». Norodom Sihanouk est quasiment vénéré. Les paysans sont même contraints de se prosterner à ses pieds, pour (selon lui) exprimer l’unité du royaume. Il mène une lutte sans merci aux communistes khmers et invente l’expression « khmers rouges ». Le roi Norodom Sihanouk est mort à Pékin le 15 octobre 2012.

Norodom Suramarit, le remplaçant de luxe du fils

Il est le père du roi Norodom Sihanouk. Au moment où l’exercice de la fonction de chef d’état impose à son fils de laisser la couronne, il est proposé pour le remplacer. Le roi Norodom Suramarit est né le 6 mars 1896 à Phnom Penh. Il occupe la tête du Conseil de Régence en 1941 avant de devenir roi de Cambodge le 2 mars 1955. Il ne dure que 5 ans à la tête du royaume puisqu’il meurt le 3 avril 1960.

Sisowath Monivong, le sous lieutenant devenu roi malgré lui

Le roi Sisowath Monivong est né en 1875 à Phnom Penh. Fils du roi Sisowath et neveu du roi Norodom 1er, il est préféré au prince Sutharot pour la succession de son père, décédé en 1927. Sisowath Monivong n’a pourtant pas la tête à porter la couronne. Avec son grade de sous-lieutenant, il a plutôt d’autres ambitions comme être un capitaine dans une légion étrangère en Algérie ou être un général dans l’armée française. Il accepte néanmoins la couronne le 9 août 1927. Il constate, plus tard, que ses pouvoirs n’existent que de nom. En effet, le Cambodge n’est pas encore indépendant. C’est donc le résident général français qui monopolise tous les pouvoirs. On retient que sous le règne de Sisowath Monivong, le communisme s’installe au Cambodge, avec la popularité du parti communiste indochinois dont les tentacules vont s’étendre dans tout le royaume. Il est impuissant lorsque le Japon engage une sévère oppression après avoir envahi le Cambodge en 1941. Sisovath Monivong préfère se mettre à l’écart et se retire à Kâmpôt, au sud du Cambodge. Il y perd la vie le 22 avril de la même année. C’est Norodom Sihanouk qui lui succède de par la volonté de l’administration coloniale, au détriment de son fils Sisowath Monireth, l’héritier naturel selon la tradition.

Le roi Sisowath et la bonne collaboration avec le gouvernement français

Le roi Sisowath, père de Sisowath Monivong est à la tête du Cambodge pendant le protectorat français. Il est né à Oudong le 7 septembre 1840 et règne de 1904 jusqu’au 9 août 1927, date de son décès. Le roi Sisowath permet au royaume de récupérer des territoires que la Thaïlande lui avait enlevés. Il réussit en outre à faire signer un traité, le 23 mars 1907, sous la bénédiction du gouvernement français, pour une bonne gestion de certaines terres à conflit. Le règne du roi Sisowath est tranquille du fait de sa franche collaboration avec la France.

Le règne de Norodom 1er ou l’acceptation du protectorat français

Fils ainé du roi Hiraraksrama ou Ang Duong, Norodom 1er, né en février 1834, monte sur le trône en 1860, à la mort de son père. Mais il est très vite combattu par Si Votha, son demi-frère qui, de retour de Thaïlande, organise une insurrection dans certaines provinces du royaume. Surpris, Norodom 1er se réfugie à Bangkok en janvier 1862, laissant son frère Sisowath mener la lutte. Celui-ci réussit à combattre les ennemis et acquit, de ce fait, une grande célébrité. Norodom 1er décide alors de revenir prendre sa place et contraint son conquérant frère à l’exil. Dès lors, de violents évènements vont se produire dans le royaume et pour y mettre fin, le gouverneur de la Cochinchine, Pierre Paul de La Grandière, invite le capitaine Ernest Doudart de Lagée à convaincre Norodom 1er de la nécessité pour le royaume de passer sous protectorat français. C’est ainsi que le 5 juillet 1863, Norodom signe le traité de protectorat.

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